La Fondation Marc-Aurèle Fortin a été créée en juin 1974 sous l’impulsion de l’homme d’affaires René Buisson. Son principal mandat était de promouvoir l’œuvre de ce grand paysagiste, pionnier de la modernité picturale au Québec. La Fondation avait pour objectif de créer un Musée entièrement dédié à l’œuvre du peintre, un projet que René Buisson avait déjà présenté à l’artiste de son vivant, et qu’il avait donc en tête au moins depuis la fin des années 1960.
Avec l’aide de l’Honorable Jean Lapointe, artiste de la scène et sénateur, de Gabriel Lapointe, avocat, et de Jacqueline Sabourin, designer, la Fondation fut donc à l’origine de l’ouverture du Musée Marc-Aurèle Fortin en 1984. Les activités de la Fondation furent ensuite mises en veilleuse au profit de celles du Musée. Lorsqu’en 2007, le Musée dût fermer ses portes, quelques années après le décès de son fondateur, ses administrateurs ne purent se résigner à abandonner Marc-Aurèle Fortin et décidèrent de donner un nouveau souffle à la Fondation.
René Buisson s’est toujours intéressé à la culture, à l’éducation, aux arts et aux sports. Dans les années 50, alors qu’il dirige son entreprise commerciale, René Buisson, mécène loyal et engagé, démontre de différentes façons son appui aux artistes québécois, canadiens et autochtones. C’est à cette époque qu’il découvre les aquarelles de Marc-Aurèle Fortin. Son admiration pour cet artiste ne cessera de grandir par la suite, au point où il deviendra l’un des plus importants collectionneurs de ses œuvres.
En 1962, René Buisson rencontre pour la première fois Marc-Aurèle Fortin à Sainte-Rose, où il vit dans un état de santé précaire, étant soumis à des conditions de vie d’abus et de négligence de la part de son mandataire et fondé de pouvoir. Mais malheureusement, l’admirateur ne peut rien y faire.
Lors d’une rencontre subséquente, en 1966, René Buisson a la bonne idée d’enregistrer son entretien avec le peintre. Il cherche alors à documenter sa vie et son œuvre. Cet entretien ainsi que la quinzaine d’autres qu’il réalisera ensuite constituent un précieux témoignage de l’artiste sur sa carrière.
En 1967, des circonstances fortuites permettent à René Buisson de libérer Fortin de l’emprise de son mandataire et fondé de pouvoir. Il prend alors l’initiative de placer l’artiste, devenu presque aveugle et en perte d’autonomie, en sécurité à l’Hôpital Saint-Jean de Macamic en Abitibi, où ce dernier peut bénéficier des soins adéquats requis. Le collectionneur aura ainsi contribué à ce que Marc-Aurèle Fortin retrouve une certaine dignité à la fin de sa vie.
En 1974, René Buisson met sur pied la Fondation Marc-Aurèle Fortin. Dix ans plus tard, grâce à son indéfectible détermination, il réussit à concrétiser le projet ambitieux qu’il avait imaginé dès ses premières rencontres avec l’artiste : le 24 janvier 1984, René Buisson et ses collaborateurs inaugurent le Musée Marc-Aurèle Fortin dans le Vieux-Montréal.
En plus de diriger le Musée, René Buisson poursuit sa mission en entreprenant l’écriture d’un ouvrage sur le peintre basé sur les nombreuses entrevues qu’il avait menées avec lui à la fin de sa vie. Ce livre intitulé Marc-Aurèle Fortin, un maître inconnu est publié en 1995.
Homme très accessible, il prenait plaisir à recevoir les visiteurs dans son bureau du Musée pour leur parler de Fortin. Nombreux sont ceux qui se rappellent ainsi avoir eu de chaleureuses discussions avec ce directeur qui restera à la tête du Musée jusqu’à son décès, en 2002.
L’implication exceptionnelle de René Buisson envers les artistes-peintres et le domaine de la peinture, alliée à ses compétences de gestionnaire et de leader, en ont fait une figure de proue du monde des arts au Québec. Il a d’ailleurs reçu l’insigne de membre de l’Ordre du Canada en 1991 pour sa contribution à la promotion des arts au Québec.
Directrice du Musée Marc-Aurèle Fortin
2002 -2007
Après avoir présidé le conseil d’administration du Musée Marc-Aurèle Fortin pendant plusieurs années, Jacqueline Sabourin succéda à René Buisson en tant que directrice du Musée de 2002 à 2007, soit jusqu’à sa fermeture, et demeura à titre d’administratrice – et plus tard de présidente – de la Fondation Marc-Aurèle Fortin pour les Arts, jusqu’en 2023. Grâce à sa détermination et sa passion pour l’art visuel, elle fut d’un soutien sans borne pour la cause du peintre.
Après avoir participé à la création du Musée et à la mise en place initiale de son design, elle est demeurée un pilier de l’équipe du Musée et de la Fondation. Elle fut également membre du comité d’acquisition de l’art canadien au Musée des beaux-arts de Montréal, et enseignante en design au Cégep du Vieux Montréal.
Son prestige dans le milieu du design d’intérieur lui permit de connaître rapidement des succès académiques et professionnels qui l’amena à animer une chronique télévisée pendant quelques années sur le sujet.
Alliant des compétences d’esthétisme à ses talents d’organisatrice, délicate dans son approche mais puissante dans son influence, elle fut une inspiration pour ses collaborateurs, étudiant(e)s et amis.
Visionnaire, fidèle à son engagement pour la cause des Arts, elle a, entre autres projets innovants, collaboré de façon importante à la continuité d’un catalogue raisonné sur Fortin, initié par son prédécesseur et qui se poursuit à ce jour, afin d’assurer la pérennité de son œuvre.
Visionnaire, fidèle à son engagement pour la cause des Arts, elle a, entre autres projets innovants, collaboré de façon importante à la continuité d’un catalogue raisonné sur Fortin, initié par son prédécesseur et qui se poursuit à ce jour, afin d’assurer la pérennité de son œuvre.
Sous l’égide de la Fondation, le Musée Marc-Aurèle Fortin fut inauguré en janvier 1984 sur la rue St-Pierre dans le Vieux-Montréal. Il occupait des locaux dans les anciens magasins-entrepôts des Sœurs Grises, non loin du Vieux-Port.
Le Musée a pu voir le jour grâce à l’aide de gens inspirés et dévoués qu’a su rassembler autour de lui René Buisson. Parmi ceux-ci nommons maître Gabriel Lapointe, qui coordonna le projet, l’honorable Jean Lapointe, qui, grâce à son idée de coffret de reproductions, permit d’amasser suffisamment de fonds pour rendre possible le fonctionnement de l’institution et enfin, Jacqueline Sabourin, designer, qui assuma la responsabilité d’aménager les salles récemment rénovées de cet ancien magasin-entrepôt mis avantageusement à la disposition de l’organisme grâce à une subvention fédérale.
Le Musée fut dirigé par René Buisson jusqu’à son décès en 2002, puis Jacqueline Sabourin prit la relève et en assura la direction jusqu’à sa fermeture en mars 2007.
Découlant de la Fondation, le Musée avait pour principale mission de promouvoir l’œuvre de Marc-Aurèle Fortin. Plus précisément, il avait pour mandat d’initier et de sensibiliser le public aux multiples aspects entourant l’art de ce peintre, de répertorier ses œuvres et de centraliser toute documentation se rapportant à lui, de faire connaître la production d’artistes contemporains de Fortin de manière à offrir une vision d’ensemble du contexte socioartistique dans lequel évolue sa production, ainsi que de favoriser la diffusion de l’art paysagiste québécois et canadien.
Le Musée Marc-Aurèle Fortin, une institution financée principalement par des fonds privés, grâce à de généreux donateurs, a su faire preuve de débrouillardise et d’ingéniosité pour remplir ses mandats avec autant de dynamisme durant toutes ces années.
Des salles du Musée présentaient en permanence les œuvres du peintre. Tous les styles et toutes les époques étaient représentés. De nombreux prêts de collections privées qui variaient au fil des ans ont permis au public d’avoir accès à des œuvres moins connues.
Le Musée a par ailleurs été l’hôte ou l’organisateur de nombreuses expositions temporaires qui ont permis de jeter une nouvelle lumière sur les œuvres de Fortin ou de faire connaître d’autres artistes d’ici. À titre d’exemples, mentionnons les expositions Jean-Paul Riopelle (1985), Maurice Lebel (1986), Alfred Laliberté : Les artistes de mon temps (1986), Jean-Philippe Dallaire (1986), Midi-Pyrénées : Le trait de génie. Goya, Ingres et Toulouse-Lautrec (1988), René Richard (1990), Fortin, peintre de Montréal (1992), T.X. Renaud, peintre et décorateur d’églises (1993), Edmond-Joseph Massicotte (2000), Héritage italien (2004); Havre d’art, le pont, le port, le peintre (2005).
Parallèlement à ces expositions, et grâce au support de ses fidèles bénévoles, le Musée a organisé au cours des années, toute une gamme d’événements spéciaux, de conférences, d’ateliers d’art, de visites guidées, de concerts, etc. Ces activités ont permis d’attirer des publics variés et de familiariser autrement les gens à l’art de Fortin.
Vingt-trois années après sa création, le Musée Marc-Aurèle Fortin dut fermer ses portes en mars 2007. Privé de subventions de fonctionnement (aucune aide récurrente ne lui a jamais été accordée par les gouvernements), l’institution était portée à bout de bras par une directrice bénévole et une poignée d’employés, qui, soutenus par un conseil d’administration et quelques bénévoles dévoués, arrivaient difficilement à rassembler année après année les fonds nécessaires pour boucler son budget.
Au cours de son existence, le Musée avait réussi à assembler une collection d’une centaine d’œuvres de Marc-Aurèle Fortin couvrant la plupart des techniques picturales, des genres et des périodes de l’artiste, et comprenant plusieurs pièces majeures dont notamment Commencement d’orage sur Hochelaga, Arbre déraciné et Bœufs aux labours. L’institution avait su par ailleurs préserver un important fonds d’archives composé de divers objets ayant appartenu au peintre, de lettres, d’enregistrements audio, de photographies et d’autres documents d’une grande importance pour la recherche sur sa vie et son œuvre. Il était donc impératif de sauvegarder ce patrimoine et de veiller à ce qu’on lui assure la meilleure diffusion possible.
Le Musée Marc-Aurèle Fortin choisit de se tourner vers le Musée des beaux-arts de Montréal. Le 31 mars 2007, sa collection et ses archives intégrèrent celles de cette institution centenaire de la rue Sherbrooke qui s’occupe désormais de leur conservation. L’entente prévoit également qu’une salle de leur exposition permanente soit dédiée à Marc-Aurèle Fortin, assurant ainsi à l’artiste une bonne diffusion et une place respectable au sein de l’institution qui ne possédait jusque-là que 3 de ses oeuvres.
Promouvoir l’œuvre de Marc-Aurèle Fortin est la mission première de la Fondation. Si le Musée Marc-Aurèle Fortin n’existe plus aujourd’hui, la Fondation n’en souhaite pas moins continuer à favoriser le développement de la connaissance sur l’artiste et la diffusion de ses œuvres. Ce faisant, elle vise également à garder vivante sa mémoire et à accroître sa reconnaissance tant à l’échelle nationale qu’internationale.
La Fondation a comme mandat de soutenir la réalisation du catalogue raisonné de l’artiste. Depuis plusieurs années déjà, elle a remis en branle cet important chantier dont l’objectif est, en résumé, de recenser et documenter toute la production de l’artiste. Ce faisant, elle poursuit un projet qui avait été amorcé au tournant des années 2000 par le Musée Marc-Aurèle Fortin, projet qui s’inscrivait, lui-même déjà dans la lignée du travail d’inventaire entrepris dès la fin des années 1960 par René Buisson.
Par ailleurs, la Fondation souhaite aussi sensibiliser le public à la place importante qu’occupe Fortin dans l’histoire de l’art en soutenant :
Enfin, la Fondation voit aussi à ce que les droits d’auteurs de Marc-Aurèle Fortin soient respectés.
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